Justine Chanal

đŸ—žïž LE MÉDIA : J’AI PISCINE AVEC SIMONE – INTERVIEW AVEC SOPHIE DANCOURT

La newsletter féministe qui repense le monde aux travers de femmes inspirantes et de leur business.

Ecrite par Justine Chanal, illustratrice & graphiste écoféministe.

✊ BADASS DE L'ACTUS !

📆 Le 1er octobre c’est la journĂ©e internationale des personnes ĂągĂ©es alors on va parler des vieilles et ce n’est pas un gros mot !

💜 Je suis particuliĂšrement fiĂšre de publier cette Newsletter aujourd’hui car elle m’a permis de sortir de ma zone de confort et de m’entretenir par tĂ©lĂ©phone avec une Badass : Sophie Dancourt, qui botte les fesses de l’ñgisme (discrimination liĂ©es Ă  l’Ăąge) Ă  travers son mĂ©dia indĂ©pendant : J’ai Piscine avec Simone. Je la remercie Ă©normĂ©ment pour notre Ă©change et  je suis ravie de le partager avec toi.

Qui est-elle aujourd’hui ?
Sophie est activiste joyeuse et fondatrice du mĂ©dia : J’ai piscine avec Simone. Elle Ă  Ă©tĂ© journaliste Ă  VSD pendant longtemps, devenue pigiste en Normandie pour des magazines de presse fĂ©minine puis journaliste Ă©ditoriale pour la ville de Trouville en communication institutionnelle. Face Ă  l’ennui ressenti dans ce dernier travail, une idĂ©e Ă  commencer Ă  germer. 

Qu’est ce qui l’a poussĂ© Ă  lancer J’ai Piscine avec Simone ?
En regardant la presse fĂ©minine et en avançant en Ăąge, elle ne voyait pas de reprĂ©sentation lui ressemblant. Quelques icĂŽnes, oui, trĂšs trĂšs mince, qui ressemblent Ă  tout sauf Ă  des femmes de leur Ăąge. A y regarder de plus prĂšs, les statistiques disent que les femmes de 45-65 reprĂ©sentent quasi 10 millions, soit 1 majeure française sur 2 de plus de 50 ans


Elle se dit alors, « Je suis journaliste, Je vais faire un blog sur le sujet ». Ce qui Ă©tait parti pour ĂȘtre un blog est devenu un mĂ©dia indĂ©pendant aujourd’hui. Sophie s’est donc lancĂ©e dans l’aventure entrepreneuriale avec peu de bagage, sans connaissance de la rĂ©alitĂ© Ă©conomique d’un mĂ©dia, ni des codes de l’entrepreneuriat. Lors du week-end Start-Up organisĂ© par Grande Ecole au FĂ©minin, Sophie a eu 48h pour travailler la faisabilitĂ© de son projet, avec l’aide d’une Ă©quipe dĂ©diĂ©e et elle a reçu le prix coup de coeur du jury. Durant deux mois, elle a Ă©galement fait partie de l’incubateur Tank MĂ©dia. Forte de ces aventures, Sophie, monte sa sociĂ©tĂ© en Avril 2019, son blog devient ainsi un vĂ©ritable MĂ©dia reconnu par la profession et rĂ©pondant Ă  la dĂ©ontologie des journalistes. 

Elle apprend au jour le jour l’entreprenariat, et c’est comme ca qu’elle s’est lancĂ©e dans l’aventure « J’ai piscine avec Simone ». Le nom fait rĂ©fĂ©rence aux Simone qui ont fait avancer l’histoire, mais aussi face Ă  l’invisibilisation des vieilles, qui ne sont pas des spectatrices mais des actrices de leurs vies. En claire, « qu’elles ne restent pas sur le bord de la piscine » mais que ce sont bien des citoyennes Ă  part entiĂšres. Les reprĂ©sentations ont la peau dure et sont polarisĂ©es entre la vieille Ă  chat, l’arriĂšre-grand-mĂšre au chignon tirĂ© avec sa canne, ou des clichĂ©s de votre fille. MĂȘme l’IA doit ĂȘtre corrigĂ©e, Ă©duquĂ©e et entrainĂ©e Ă  des reprĂ©sentations rĂ©alistes des femmes ĂągĂ©es. Sophie vient tout juste de passer la certification de l’IA, car comme elle le dit «  la technologie doit ĂȘtre pour tout le monde ! ». Sa force, rester curieuse !

Et puis lĂ , pour mon plus grand bonheur on est parties dans une analyse de ces diffĂ©rents enjeux militants et la rĂ©alitĂ© de la dĂ©mographie vieillissante à venir. Mais je me garde cette partie pour un projet que je prĂ©pare dans lequel j’aimerai beaucoup mettre en lumiĂšre Sophie. Keep in touch !

Quelles sont les missions et les actions de J’ai Piscine avec Simone?
Sophie fait de l’accompagnement auprĂšs des organismes et des entreprises (ateliers, confĂ©rences formations) et elle travaille surtout sur des outils de conscientisation sur les questions de l’ñge. 
« Je pensais naĂŻvement qu’en expliquant, ça allait marcher, alors qu’il fallait commencer par conscientiser le sujet. Les entreprises sont confrontĂ©es Ă  la rĂ©alitĂ© dĂ©mographique, et se demande quoi faire de tous ces gens, il faut donc Ă©viter de les mettre au placard et cela passe par des tables rondes et des Ă©changes sur ces sujets. » 

Ou encore : « qu’est ce que ça veut dire de prendre en compte le vieillir dans les villes » elle participe au croisement des regards et des compĂ©tences dont nous avons besoin, avec des experts du vieillissement comme Sophie, des architectes et urbanistes, des dĂ©fenseurs des droits des personnes ĂągĂ©es. Il devient urgent de redĂ©finir la sociĂ©tĂ©. « Il faut une approche transversale, intime et politique ». Les lois ne suffisent pas, et ne permettent ni l’anticipation, ni la mise en action et ne rendent encore moins compte de la diversitĂ© des vĂ©cus, des cultures, des parcours et ne crĂ©er pas les ponts intergĂ©nĂ©rationnels. 

Est-ce que tu peux nous raconter ce que cela t’apporte au quotidien et les perspectives que cela t’a ouvert professionnellement et personnellement ?

« Aujourd’hui les perspectives, j’ai pris beaucoup confiance en moi malgrĂ© le syndrome de l’impostrice » et les montages russes bien connus des entrepreneures. J’ai fait ce qu’il ne fallait pas faire d’aprĂšs les manuels (entendez : y aller sans les codes, sans la thune) ça t’oblige Ă  te dĂ©merder diffĂ©remment. Sophie a reçu la bourse de l’émergence du ministĂšre de la culture pour les nouveaux mĂ©dias indĂ©pendants. Cela l’a beaucoup aidĂ© Ă  gagner en assurance. Il faut dire qu’elle est la pionniĂšre sur le sujet, et elle a un temps d’avance. Cela lui a ouvert plein de rencontre avec des femmes formidables, beaucoup de sororitĂ©. 

« Cela donne une formidable sensation de libertĂ© de faire ce que tu veux, mĂȘme et peut-ĂȘtre grĂące au fait de ne pas avoir les codes. «  Aujourd’hui beaucoup d’outils gratuits sont disponibles et faciles d’accĂšs. Plus besoin de se dĂ©placer Ă  la chambre du commerce et de l’industrie.  

On montre souvent l’entreprenariat comme quelque chose de spĂ©cifique Ă  la jeunesse alors que l’expĂ©rience, la connaissance de soi, etc sont aussi de gros atouts. Est-ce que tu dirais que l’ñge est un atout pour entreprendre? 
« J’ai montĂ© ma boite j’avais 59 ans et je m’en fous, j’avais pas envie d’ĂȘtre entrepreneure avant. » Une étude montre mĂȘme que paris les entrepreneur.e.s, ce sont les fondateurs de plus de 60 ans qui rĂ©ussissent le mieux. On pense souvent Ă  l’archĂ©type de la jeunesse crĂ©atrice et entrepreneurial sauf que la crĂ©ativitĂ© n’a pas d’ñge ni de sexe. Si on a 60 ans, on se dit si j’y vais pas je vais le regretter et c’est avant tout cet Ă©tat d’esprit. « Je refuse de m’ennuyer ! Je m’en fous, j’apprendrais sur le tas et on verra bien ! »  

Je vais terminer, avec cette partie de l’échange, pour conclusion : 
« OĂč est-ce qu’on va danser ? Se faire dĂ©gager en boite non merci
 On aime pas le bal musette, ni jouer au Scrabble. Ce qu’on veut s’est aller boire des coups, dire des conneries. On est pas tous devenu des vieux sages
 (sous-entendu vieux chiant). Plus on avance en Ăąge plus on se dĂ©barrasse des qu’en dira-t-on. »  

 Et surtout « Je ne suis pas prĂȘte de me taire » et en ça, on peut lui dire un GRAND MERCI. 

đŸ€Ą C'est toi qui l'dit jean-mi !

Sophie Dancourt :   » Quand j’ai commencĂ© Ă  parler de ça on m’a rĂ©pondu : t’as un problĂšme de la cinquantaine/ je vois pas en quoi c’est un sujet/ c’est parce que t’as peur de vieillir? Ou encore « c’est sympa ton petit blog ou ton side-project/ c’est rigolo. Je ne suis pas un blog j’ai montĂ© un mĂ©dia ! J’ai reçu la commission de la paritĂ©. j’ai supportĂ© les premiers mois aprĂšs ça m’a gavĂ©e. Quand je disais le nom du mĂ©dia, ils pensaient que c’était un truc de blogueuse mamie, alors que j’avais un discours sĂ©rieux, militant et informatif. »

Elle a dĂ» faire face Ă  une forme de dĂ©ni et d’infantilisation, la maniĂšre dont on discrĂ©diter la parole des femmes, en utilisant ce truc des vieilles, « de bonne femme » comme si ce n’Ă©tait pas important, pas un sujet. Alors que cela tĂ©moigne surtout que la personne en face Ă  une forte mĂ©connaissance de la rĂ©alitĂ© dĂ©mographique. 

 » Je pitche devant une nana de presque 50 ans et qui me rĂ©pond que je devrais mieux monter une association
 que ce n’est pas un sujet « et elle est revenue, plus tard, en la prenant totalement au sĂ©rieux et en admettant que c’était un sujet majeur.

W I N N E U S E ! 

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Un grand merci Ă  Sophie pour sa confiance et pour sa participation !


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