
La newsletter féministe qui repense le monde aux travers de femmes inspirantes et de leur business.
Ecrite par Justine Chanal, illustratrice & graphiste écoféministe.
â BADASS DE L'ACTUS !


đ CĂ©lĂ©brons la crĂ©ativité !
Ce mois-ci jâai eu envie d’inviter Carolina, fondatrice de Maison Banane à tĂ©moigner sur son parcours de jeune artisane.
âšÂ Bonne lecture âš
Qui es-tu aujourd’hui?Â
Je mâappelle Carolina et je suis la crĂ©atrice de Maison Banane, un atelier parisien de fabrication dâaquarelle artisanale vegan et de dessin. Je suis argentine et jâhabite Ă Paris depuis 2013. Je suis biochimiste, et jâai pris la dĂ©cision de basculer ma carriĂšre vers un domaine crĂ©atif. Je sais, câest un choix curieux mais il a Ă©tĂ© motivĂ© par un énorme besoin dâaligner ma âpersonaâ au travail avec ma âpersonaâ rĂ©el. Â
Quâest-ce que Maison Banane ?
Maison Banane est lâespace oĂč je fais la place Ă tous mes projets crĂ©atifs. Mon produit star est lâaquarelle artisanale vegan. Je propose des couleurs exclusives, diffĂ©rentes de lâoffre traditionnelle, casser les codes de cette pratique et la rendre plus spontanĂ©e, un peu hors norme. Je veux explorer l’univers de la couleur et rĂ©veiller l’exploration artistique. Je pense que l’aquarelle ce nâest pas seulement pour faire des petites fleurs.
Qu’est-ce qui tâas poussĂ© Ă lancer Maison Banane ?Â
Je dessine depuis toute petite et ça fait quelques annĂ©es que jâexplore lâaquarelle. Ce que je trouve hyper intĂ©ressant c’est que mĂȘme si on maitrise la technique, la spontanĂ©itĂ©, la surprise et l’accident seront toujours au rendez-vous avec l’aquarelle. En quelque sorte, c’est une pratique libre et ça câest magique !Â
Mais jâai trouvĂ© que lâoffre commerciale n’Ă©tait pas au rdv, soit les couleurs Ă©taient trop classiques, soit les produits nâĂ©taient pas dĂ©veloppĂ©es de façon responsable. Jâai donc dĂ©veloppĂ© une formule vegan, avec des ingrĂ©dients provenant de lâUnion EuropĂ©enne, y compris pour le pack et les accessoires, par ex pour mes packagings tout est en carton et papier FSC certifiĂ©s. Jâai un seul Ă©lĂ©ment en plastique et il est biosourcĂ©, pas de sources fossiles dans mes demi-godets.
Je crois que lâartisanat nâest pas seulement une forme d’expression personnelle, câest aussi une forme de militantisme de notre façon de consommer.
Peux-tu nous raconter ce que cela t’apporte au quotidien personnellement et professionnellement ?Â
Ce mĂ©tier est vraiment merveilleux. Câest un privilĂšge de choisir ses projets, de laisser la place Ă l’exploration, de crĂ©er avec ses mains, et de prendre chaque dĂ©cision vraiment en ligne avec ses valeurs. Faire partie d’une communautĂ© de crĂ©atrices c’est vraiment important, on parle le mĂȘme langage, et cela a Ă©tĂ© la source de plusieurs nouvelles amitiĂ©s.
Quelles sont les difficultés auxquelles tu dois faire fasse en tant que jeune structure ?
Je suis trĂšs fiĂšre de mener mon projet en solo Ă©tant une femme immigrĂ©e, mais cela nâest pas facile. Dâun cĂŽtĂ© câest assez magique d’ĂȘtre en charge de toute la chaĂźne de production, de pouvoir prioriser ce qui nous est cher, et de ne pas devoir Ă nĂ©gocier ses engagements. Mais en mĂȘme temps la tĂąche est Ă©norme, gĂ©rer tous les aspects de son projet semble parfois impossible, tout simplement car le monde dans lequel habite est devenu vraiment complexe. Juste produire, cela nâest pas suffisant. Vivre de sa passion est une aventure difficile, chĂšre et souvent trĂšs prĂ©caire. Il faut Ă la fois aimer son projet, et ĂȘtre capable de voir au-delĂ des complexitĂ©s pour continuer.
Pourquoi, selon toi, il est essentiel de repenser notre consommation vers des petites structures plus raisonnées ?
Je pense que lâacte dâachat est un acte politique. Le fait de choisir un produit dâun.e petit.e producteur.trice contribue Ă l’Ă©conomie locale et probablement Ă soutenir le rĂȘve de la personne Ă qui l’on achĂšte. Mais cela ne s’arrĂȘte pas lĂ , avec un échange à  échelle humaine, on peut aussi en savoir plus sur les conditions de production et choisir en fonction de ses valeurs. Le monde a besoin de comportements plus engagĂ©s. La responsabilitĂ© est collective.Â
Les mots de Carolina, me font chaud au coeur et me rappellent à quel point il est important de soutenir les jeunes créateur.rices et artisan.es. Iels sont des acteur.ices milant.e.s qui aident considérablement à repenser de nouvelles facettes de notre monde.
Je t’invite en dĂ©couvrir plus sur le terrain de jeu crĂ©atif de Carolina, juste ici.
đ€Ą C'est toi qui l'dit jean-mi !

Est-ce que tu as déjà été confrontée à une réflexion sexiste sur ton travail, ton activité ?
Bien sĂ»r que oui! Un des premier personnage qui devait Ă©valuer mon projet, n’avait que lâintitulĂ© et aucune idĂ©e de mon business plan, mâa dit: âcâest un rĂȘve de jeune fille, il vaut mieux ouvrir un tabacâ. Comme par hasard, câetait un homme, cis, blanc, dâenviron 60 ans, qui faisait du mansplaining sur tout.
Jâen suis dĂ©solĂ©e, comment as-tu rĂ©ussi Ă le traverser, comment as-tu pris ta revanche?
Jâai dĂ©cidĂ© de ne pas perdre mon temps avec lui, jâai fait un rapport Ă©crit avec des donnĂ©es factuelles: mon dossier de business case que jâavais prĂ©parĂ© pendant des mois /versus/ le temps Ă©coulĂ© de cette rĂ©union virtuel pour avoir un retour aigre et inutile de sa part en 5 minutes.
Le monsieur Ă©tait Ă©cartĂ© de mon dossier Ă Â lâinstant đ
Â
â MENTAL DE WINNEUSE ! Bravo Carolina ! â
đ La rubrique qui fait plaisir
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Un grand merci Ă Carolina pour sa confiance et pour sa participation !
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