
La newsletter féministe qui repense le monde aux travers de femmes inspirantes et de leur business.
Ecrite par Justine Chanal, illustratrice & graphiste écoféministe.
â BADASS DE L'ACTUS !


đ En FĂ©vrier ça va podcaster !
đ Cela fait bientĂŽt deux ans que je travaille avec la Suissesse Laure Gabus pour illustrer les podcasts produits et diffusĂ©s par Reportage.ch. Pour celle·ux qui me suivent sur instagram, vous avez dĂ» voir passer notre derniĂšre collaboration pour son magnifique podcast : Les femmes qui lisent, rĂ©cit documentaire autour de la vie et de lâamitiĂ© de quatre octogĂ©naires Ă GenĂšve. Nous allons en parler un peu plus en dĂ©tails. Jâaimerais mettre Ă lâhonneur notre belle collaboration dâĂ©coute et de confiance. Laure est un vĂ©ritable couteau suisse, si je peux me permettre la blague, et jâavais trĂšs envie de prendre le temps de mieux la connaĂźtre avec vous ici.
âšÂ Allez câest parti ! Bonne lecture ! âš
Qui es-tu aujourd’hui?Â
Couteau suisse, jâaccepte cette dĂ©finition! (Rires) Parfois, je me vois plutĂŽt comme une Ă©nergie jaune qui se diffuse ici et lĂ . Mais lorsquâon me demande qui je suis, je rĂ©ponds encore âje suis journalisteâ; le mĂ©tier qui mâa formĂ©e, mâa inculquĂ© une dĂ©ontologie et a aiguisĂ© ma plume. Ce qui mâanime au quotidien, ce sont mes valeurs humanistes et la poĂ©sie. Ce mĂ©lange me manquait dans le panorama mĂ©diatique suisse romand. Alors vers 30 ans, aprĂšs avoir Ă©crit un livre sur le parcours des migrant.es sur lâĂźle de Leros en GrĂšce, je me suis lancĂ©e comme journaliste indĂ©pendante et je suis revenue Ă mon premier amour: la radio.Â
Le podcast dĂ©marrait en Suisse romande et jâai lancĂ© La 4e dimension, une enquĂȘte poĂ©tique sur le temps en Suisse. Cette premiĂšre expĂ©rience podcast mâa donnĂ© envie de crĂ©er une communautĂ© de soutien pour accompagner des rĂ©cits audios au long cours, intimes et engagĂ©s. Câest ainsi quâest nĂ©e lâassociation Reportage, en 2019. Depuis et faute de trouver de rĂ©els moyens pour financer le fonctionnement de la structure, mon engagement, comme celui des autres membres, est principalement bĂ©nĂ©vole. En parallĂšle, jâai donc continuĂ© mes activitĂ©s dâindĂ©pendante et les ai regroupĂ©s en 2022 au sein dâAudiosensible; un label hybride comme moi !Â
Quâest-ce qui t’as donnĂ© envie de lancer Les femmes qui lisent ?Â
Le point de dĂ©part a Ă©tĂ© ma rencontre avec Murielle, la protagoniste principale. JâĂ©tais mandatĂ©e comme journaliste pour couvrir une expĂ©rience de dĂ©mocratie participative menĂ©e avec trente personnes tirĂ©es au sort. A 80 ans, elle se dĂ©marquait par son leadership, sa comprĂ©hension des enjeux et son Ă©lĂ©gance. Elle mâa fait penser Ă ma grand-mĂšre paternelle, que jâadorais et que jâaurais aimĂ© voir Ă©panouie comme elle. Murielle incarnait aussi une politicienne idĂ©ale pour qui jâaurais voulu voter. Jâavais envie de connaĂźtre sa recette ! Pas celle de sa tarte aux pommes – comme on demande souvent aux grand-mĂšres – mais de lâĂ©mancipation de soi !Â
Quels ont Ă©tĂ© les moments les plus marquants qui tâont touchĂ©e ou une anecdote que tu aimerais partager sur le podcast?
Câest difficile de choisir. Si je ferme les yeux, j’entends leurs blagues, car câest le rire et les Ă©changes qui soudent leur amitiĂ©. Un moment important est celui oĂč aprĂšs avoir Ă©voquĂ© une enfance heureuse et pleine de jeux, lâune dâentre elle Ă©voque soudain des attouchements sexuelsâŠet brise une omerta. Murielle et ses trois amies mâont profondĂ©ment touchĂ©e par leur honnĂȘtetĂ© et leurs rĂ©cits de vie. Câest pour leur rendre hommage et retransmettre leurs anecdotes au plus proche de leur ressenti que jâai travaillĂ© si longtemps sur le projet.
Quâest ce qui tâa poussĂ©e Ă fonder Reportage.ch et/ou Audiosensible ?
Je pense que l’association Reportage.ch a Ă©tĂ© fondĂ©e Ă partir dâune colĂšre contre les mĂ©dias traditionnels romands qui dĂ©laissaient les sujets et formats qui mâintĂ©ressaient et – dont, me semble-t-il, le public avait envie et besoin. Jâaspirais Ă©galement Ă travailler en Ă©quipe et rĂȘvais dâune communautĂ©.Â
La crĂ©ation dâAudiosensible est plus administrative. Mon comptable mâa suggĂ©rĂ© de m’inscrire comme indĂ©pendante au Registre du commerce. Ce faisant, je pouvais ajouter un mot; une marque. Cela faisait des annĂ©es que je travaillais en mon nom propre et je ressentais le besoin de mettre une distance symbolique, Ă©motionnelle et administrative entre âmoiâ et âmes activitĂ©sâ – surtout pour engager des gens ou rĂ©pondre Ă des appels dâoffres. Alors jâai inscrit: âAudiosensible – Laure Gabusâ, puis jâai fait un logo, un site internet et le label Ă©tait lancĂ©.Â
Comment cela enrichit ton approche/travail journalistique ? Quâest ce qui te plait dans cette aventure collective ?
âSi tu veux aller vite, marche seul.e mais si tu veux aller loin, marchons ensembleâ, dit un dicton africain.
Aujourdâhui, je peux alterner entre les deux ! Ces derniĂšres annĂ©es ont Ă©tĂ© un grand et constant apprentissage. Tout nâest pas parfait mais je suis trĂšs fiĂšre du chemin parcouru. Et tout particuliĂšrement dâavoir contribuĂ© Ă la crĂ©ation et Ă la diffusion de podcasts sur des thĂ©matiques importantes comme la vieillesse – avec Les femmes qui lisent ou Vieille Peau – les violences conjugales – avec Celles qui restent – ou encore les soins infirmiers – avec Who Cares? Reportage a dĂ©montrĂ© que raconter de telles histoires est possible et que le public est au rendez-vous car il en a besoin ! Â
Je t’invite Ă en dĂ©couvrir plus sur les projets de Laure.




đ€Ą C'est toi qui l'dit jean-mi !
Est-ce que tu as déjà été confrontée à une réflexion sexiste sur ton travail, ton activité ?
Oui, bien sĂ»r ! Mais le pire, je crois, câest ce quâon ne mâa pas dit. Mâa-t-on refusĂ© des interviews, des mandats, des postes ou des responsabilitĂ©s car jâĂ©tais une femme ? Une jeune journaliste ? Ou mĂȘme par peur que je tombe enceinte ? Mâa-t-on mise de cĂŽtĂ© parce que jâavais dĂ©clinĂ© des avances sexuelles ? Pourquoi est-ce que je travaille comme indĂ©pendante et non dans les mĂ©dias ? Par choix ou par nĂ©cessitĂ© ? Beaucoup de questions sont apparues au fil du temps qui ne trouveront pas facilement de rĂ©ponses.
â Toutes ces interrogations auxquelles les femmes doivent faire face sont une sacrĂ©e charge mentale et cela nous ralentit dans nos carriĂšres! Nos parcours sont souvent chargĂ©s d’embuches! Les non-dits et les actes, nous rappellent que nous sommes toujours dans des sociĂ©tĂ©s patriarcales dont nous essayons petit Ă petit de nous Ă©manciper pour plus de libertĂ©. â
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Un grand merci Ă Laure pour sa confiance et pour sa participation !
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